Fondamentaux
Nous nous engageons auprès de ceux qui nous font confiance pour des projets de paysage engagés, capables de répondre aux enjeux environnementaux de notre époque avec ferveur et conviction
La nature en projet
Sans doute faut-il d’emblée parler de natures au pluriel puisque chacun, selon son point de vue, son statut ou sa sensibilité en a sa propre définition.
Il y a la nature décorative et monumentale, si présente dans notre culture façonnée par l’Art des jardins « à la Française » et par l’œuvre d’Alphand.
La nature réparatrice, à forte valeur écologique, sur laquelle il nous faut compter pour les innombrables services écosystémiques qu’elle nous rend.
La nature nourricière, avec l’ensemble de ses développements largement répandus dans la doctrine urbaine actuelle, avec plus ou moins de sérieux et beaucoup d’effet de mode.
Sans oublier à présent le concept de nature favorable à la santé, élément crucial de l’Urbanisme du même nom.
Ses définitions, qui sont parfois contradictoires, parfois incantatoires, sont celles que nous rencontrons quotidiennement dans notre activité. Elles ne sont d’ailleurs pas exclusives d’un groupe ou d’une catégorie, il faut les comprendre comme une somme de notions indissociables qui détermine son caractère complexe.
Notre position de paysagiste nous permet de nous en saisir comme matière de projet, avec pour double mission d’en tirer parti pour améliorer notre cadre de vie et d’établir les conditions de son bon développement.
Nous œuvrons donc pour l’installation d’une nature de plein droit, en mettant à sa disposition les sols et l’espace dont elle a besoin pour rendre tous les services que l’on attend d’elle.
Nous travaillons également la définition des usages en fonction du degré de naturalité souhaité, dans le but d’établir la relation la plus harmonieuse possible entre cadre de vie / besoin de nos vies quotidiennes / préservation et enrichissement de la
.
Accueillir le vivant / la biocité
Le défi de notre génération de paysagistes, d’urbanistes et d’architectes est immense. Après des décennies de négligence et de déconnexion progressive d’avec son milieu, il est temps de restaurer un système de relation responsable entre l’Homme et les autres espèces animales et de le repositionner à sa juste place dans l’ensemble de la biocénose.
Le concept de biocité nait ici, dans cette volonté de rupture avec les modèles urbains passés et dans la nécessité de mieux partager la surface de la planète.
C’est avant tout opter pour une organisation écosystémique de l’aire urbaine, avec comme enjeu principal de mettre en œuvre les conditions de la cohabitation des espèces animales (homme y compris) au sein d’une mosaïque de milieux naturels que nous classons selon trois catégories, définissant le degré de naturalité des espaces en relation avec une pression anthropique modérée et acceptable :
Les zones d’exclusion, lieu de la nature par définition dont l’homme est exclu, et qui fait l’objet d’un entretien a minima.
Les zones de superposition, où l’activité humaine est acceptée sous conditions, dans le strict respect des dynamiques naturelles à l’œuvre.
Les zones d’intégration, majoritairement dédiées à l’activité humaine, mais qui recherchera systématiquement l’intégration des milieux naturels adaptés, susceptibles d’accueillir le vivant.
Cette organisation inclusive constitue une réponse à l’échelle du bâtiment comme à l’échelle du quartier, nous avons pu la mettre en application sur un site exceptionnel tant par ses atouts que par ses difficultés, à Orly, en France.
Ainsi, des zoos à la biocité, nous avons vu notre champ d’action s’élargir considérablement en faveur du vivant, passant d’une vision insularisée de l’évocation du sauvage à une vision unifiée du vivant regroupant humains et non-humains, le projet de paysage se donnant pour mission d’organiser ce nouveau partage territorial.
Comprendre / Vouloir / Aimer / Construire
Joël de Rosnay, auprès de ses étudiants, définissait par ces principes la succession des étapes nécessaires à la réalisation des grands projets, ceux qui pouvaient influer sur le cours de l’histoire.
C’est aussi la manière dont nous envisageons le projet de paysage, et nous nous sommes réapproprié sa devise en établissant ainsi notre credo :
Comprendre le monde tel qu’il est, les équilibres à restaurer et la nécessité d’inventer de nouveaux modèles de développement, respectueux de notre environnement.
Vouloir le futur plutôt que le subir, vouloir changer le monde, agir pour sortir de l’ornière.
Aimer cet avenir et faire partager ce sentiment positif et motivant. Aimer ce futur qui motive et stimule notre créativité.
Construire ensemble, co-concevoir, stimuler l’intelligence collective mais aussi être « Faire ensemble », et laisser une trace de nos expérimentations, en faisant toujours confiance au vivant pour s’adapter et nous étonner.